John Bowlby est un psychiatre psychanalyste, qui a vécu de 1907 à 1990. Il est d’origine anglaise et est né à Londres. Il a été fortement influencé par les hypothèses de Sigmund Freud, dans sa pratique, qui connaissent un fort essor à cette époque et particulièrement en grande bretagne. Elles deviennent même un paradigme dominant en psychologie pour les nouveautés avancées par ces théories comme l’inconscient ou l’énergie psychique.
- Les origines de l’attachement :
La théorie de l’attachement repose sur deux acteurs : l’enfant et la figure d’attachement. Pour mettre en place cette théorie, John Bowlby se réfère à une approche génétique existante, avec le comportement instinctif. En effet dans son ouvrage il définit l’attachement comme un comportement instinctif de l’enfant, permettant la survie de l’espèce. Le but de ce comportement consiste à maintenir l’enfant proche d’une figure protectrice face à des prédateurs. Les comportements instinctifs sont des stratégies mises en place selon les informations externes et internes captées par l’individu. Cela est permis par des systèmes de régulation du comportement. Les stratégies sont toujours produites pour atteindre un but assigné via un modèle opérationnel, de l’environnement d’adaptétude (qui est l’environnement dans lequel le comportement instinctif s’est développé) ainsi que les compétences de l’individu. De tout temps, l’environnement d’adaptétude de l’homme a été sa famille et particulièrement le lien mère enfant.
On peut être amené à se demander pourquoi tel comportement s’active ou non dans certaines situations ? Pour Bowlby cela s’explique par des facteurs de causalité du comportement qui sont : la présence ou l’absence d’objets spéciaux dans l’environnement (comme la figure d’attachement), et l’influence des hormones sur le système nerveux central. Cette deuxième causalité serait une des causes dans ce qu’il appelle “l’état maternel”, qui est nécessaire dans le développement de l’attachement. Des chercheurs ont déterminé plusieurs stades dans l’état maternel : Il n’apparaît qu’après la naissance, dû à la libération hormonale placentaire causé par l’accouchement et le taux hormonal permettant l’état maternel est maintenu dans le temps grâce à la présence des petits.
- Les manifestations et les principes de l’attachement :
Le comportement d’attachement est défini comme rechercher et maintenir la proximité avec un autre individu. Cela signifie donc que les deux acteurs cherchent à être le moins possible séparer l’un de l’autre. L’enfant va chercher sa figure d’attachement et si elle s’éloigne trop, l’appeler. Et la figure d’attachement va également ramener l’enfant si ce dernier s’éloigne trop d’elle. Face à la séparation avec la figure d’attachement, l’enfant connaît 3 phases : La protestation où l’enfant pleure, cris et cherche sa mère. Le désespoir où il est replié, inactif et calme. Et le détachement où l’enfant semble guéri.
La figure d’attachement a aussi un rôle de base sécurisante pour l’enfant. En effet, quand un enfant va explorer son environnement, il cherche régulièrement sa figure d’attachement et retourne souvent vers elle pour se sécuriser. Si l’enfant est alarmé par un élément soudain ou inconnu, alors il retournera également vers sa figure d’attachement. Donc si l’enfant n’est pas sécurisé, il n’ira pas explorer. L’exploration permet à l’enfant de découvrir son environnement et surtout d’assimiler ce qui est nouveau. Il en a besoin pour que cette nouveauté devienne familière. Par conséquent si l’enfant ne va pas explorer cela peut entrainer des difficultés dans son développement moteur, sociale, sensori-moteur, langagier etc.
Il existe plusieurs formes de comportement d’attachement. Les comportements d’attachement sont répertoriés en plusieurs catégories : quand l’enfant est séparé de sa figure d’attachement ou alarmé, quand l’enfant a besoin de soins, et quand l’enfant souhaite avoir des interactions sociales. Les comportements quand l’enfant est séparé de sa figure d’attachement sont : quand la figure d’attachement part l’enfant la suit ou la cherche du regard et si l’enfant ne la voit plus alors il la réclame et s’alarme, et démontre de la joie quand elle revient dans son champ de vision. Quand un enfant est alarmé ou qu’il a besoin de soin (froid, faim, malade), il se mettra alors à pleurer, à crier, à s’agripper et à appeler sa figure d’attachement. Quand l’enfant suscite l’interaction sociale, il utilise : le sourire, l’orientation, la succion et la préhension. Le comportement d’attachement possède 2 variables : une variable organismique, qui est l’état interne de l’enfant et une variable environnementale, qui est l’environnement dans lequel est l’enfant. Cela sous-entend que le comportement d’attachement peut fluctuer.
Mais qu’est-ce qui permet à l’enfant d’identifier sa figure d’attachement ? Durant le développement, le bébé aura une phase très courte appelé, la période sensible, qui est la plus forte entre 6 à 9 mois. Durant cette période l’enfant assimilera ce qui relève du familier et ce qui relève du non-familier, entraînant des comportements d’évitement de l’étranger et d’approche du familier. Cet objet familier vers lequel l’enfant mettra en place des comportements d’approche sera la figure d’attachement. Ce comportement dure toute une vie, et peut s’estomper et être moins puissant en grandissant, mais restera présent.
Mais l’enfant peut également déplacer son attachement sur un objet inanimé, si ces figures d’attachement ne sont pas présentes. C’est un comportement adaptatif permettant à l’enfant de rester sécuriser. Ce comportement se traduit par la succion non-nutritionnelle, donc le fait de sucer son pouce, ces orteils ou une sucette, et par la possession d’un doudou auquel l’enfant s’agrippe, comme quand il s’agrippe à sa figure d’attachement. L’enfant peut également avoir des figures d’attachement auxiliaires. Mais ces deux comportements ne sont possibles que si l’attachement avec la figure principale est fort.
- Les causes et les facteurs de l’attachement :
Il a été démontré que le comportement d’attachement se développe grâce aux interactions sociales donner à l’enfant, et non grâce aux soins. Des chercheurs ont démontré l’existence d’une période sensible entre 3-6 mois. Pendant cette période il est important que l’enfant reçoivent des interactions sociales. Les facteurs qui médiatisent cet attachement sont multiples. Ainsworth met en lumière l’importance de parler d’attachement sécure ou insécure, car selon elle, un couple (ici on entend l’enfant et le figure d’attachement) peut être fortement attaché, mais l’enfant ne se sentira pas en sécurité. Pour cela un enfant se sentira plus en sécurité si la figure d’attachement donne : un contact physique, répond correctement à l’enfant, que ces actes soit adapté à l’enfant, elle parvient à le calmer, elle le stimule et encourage à découvrir, et si l’intensité de la relation est forte.
- Le rôle de la figure d’attachement :
Si la figure d’attachement ne répond pas aux besoins de l’enfant ce dernier se sentira en détresse, ce qui mettra en péril son bon développement, car la sécurité de l’attachement est la base à la construction de la personnalité et de la santé mentale de l’enfant. Cela s’explique par le fait que le lien d’attachement sera stable dans le temps, si on ne prend pas au compte les évènements extérieurs de l’environnement et la construction interne de l’enfant. Après sa naissance, l’enfant et la figure d’attachement s’influenceront mutuellement, menant à coconstruire le lien d’attachement. La figure d’attachement doit également laisser l’enfant décider de la quantité de maternage dont il a besoin, car l’enfant sait réguler seul ces besoins. Trop ou pas assez de maternage entraîne des pathologies de comportement d’attachement.
- Les types d’attachement :
image tirée du site :métiss’family